Une journée dans le Grand Sud

Aujourd’hui, la journée sera bien remplie. On a loué une voiture pour aller découvrir la région Sud de la Grande Terre. On part tôt de Nouméa, on longe le Mont Dore (ici aussi, ils en ont un) et on arrive vers le lac de Yaté. Sur la route, le paysage est dantesque. Les montagnes sont partout, bien vertes et on commence déjà à appercevoir cette terre rouge bien caractéristique du coin.

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A l’agence de location, ils ont un peu grimacé quand on leur a dit où on allait. On a eu le droit au papier journal et à la protection des sièges, en plus de nombreux avertissements en partant. La terre rouge ça accroche ! Donc toute la journée ce sera le ballet entre baskets et tongs, comme si on enfilait nos chaussons pour ne pas salir le salon.

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Notre première étape, le parc de la rivière bleue renferme pleins de surprises. On s’arrête à des points de vue de toute beauté sur les parties accessibles en voiture. Le contraste rouge, vert et bleu est dingue.

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Puis il faut continuer à pied, en vélo ou en navette pour garder le vieux pont de bois en l’état et la forêt sauvage. On marchera 8 km vers le fond du parc puis on reviendra en navette. Sur notre chemin, on a pu voir la forêt noyée. C’est beau et étrange. Les arbres ensevellis donnent une ambiance est assez fantomatique.

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Lors de la mise en fonction du barrage de Yaté, cette partie de la forêt s’est retrouvée les pieds dans l’eau, seuls quelques spécimens d’arbres sont restés car leur bois est imputrescible (je n’avais jamais entendu ce mot avant) en clair, il ne pourrit pas.

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On a rencontré trois cagous! (sur les 700 que compte le parc, on est chanceux). C’est l’animal endémique de Nouvelle Calédonie. Le cagou est un oiseau qui ne vole pas de la taille d’une poule, d’un beau gris souris fesant ressortir ses pattes et son bec oranges. Il n’est vraiment pas farouche, j’ai pu m’approcher jusqu’à deux mètres sans qu’il ne fasse attention à moi. Le truc marrant avec le cagou, c’est que les gens d’ici nous ont dit qu’il aboyait comme un chien. Sur le moment, on a vraiment cru qu’ils se moquaient de nous et que c’était la blague à nous faire, à nous, pauvre « z ‘oreilles » (français de la métropole). Et bien non, on l’a entendu ce fameux grognement du cagou, très particulier 🙂

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A la fin de la balade, on s’est arrêté devant le Grand Kauri. L’arbre de cette espèce le plus imposant de Calédonie. Il mesure 2, 70 m de diamètre. Comme en Nouvelle-Zélande, ces arbres ont été pratiquement décimés car leur bois était très recherché.

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On quitte le parc de la rivière bleue car d’autres belles choses nous attendent. On s’arrête aux chutes de la Madeleine, jolies mais minuscules. Par contre, pour ceux qui aiment les plantes, le sentier botanique renferme des dizaines d’espèces n’existant qu’en Nouvelle Calédonie. Le sol est volcanique, noir de lave mais riche pour les végétaux.

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On poursuit la route car c’est déjà la fin de l’après midi.

On fait un détour pour aller voir l’usine de nickel du Sud. En Calédonie, l’industrie du nickel emploie une grande partie des habitants de l’île. Dans les mines de nickel, on est employé de génération en génération. Ces usines coûtent des milliards à la construction. C’est le pillier de toute l’économie de l’île. Tous les tuyaux de l’usine brillent dans le soleil de fin de journée.

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L’usine fait 10 fois son âge, la terre rouge du Sud lui donne un aspect rouillée. En faite, l‘usine du Sud est toute neuve, elle a moins de 5 ans et c’est la seule usine au monde à extraire le nickel chimiquement. Dans les autres usines de l’île, la roche est chauffée dans un « gros four » pour en extraire le métal précieux. Ici, on filtre littéralement la terre à l’acide. En plus des problèmes écologiques majeurs (rejets…), des problèmes avec les tribues locales sont récurrents. On prend une montagne pour la déplacer de l’autre côté apès l’avoir filtrée. Les premiers habitants de la Calédonie, les kanaks sont un peuple dont la culture est totalement liée à la nature. Dur.

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Pour finir cette riche journée, nous roulons vers Prony, un village abandonné. Le village ne nous a pas vraiment emballé, mais la route pour y aller, un régal pour les yeux dans cette lumière.

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Ici, pas de macadam, on est sur une piste de terre rouge au milieu de nul part. On se croirait en pleine étape de rallye. On passe devant des panoramas splendides mer et montagnes réunies. La seule route de cette région sud, pleine d’énorme nid de poule, est à couper le souffle. C’est aussi plutôt dangereux, il n’y a pas de glissières de sécurité.

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On rentre de nuit sur Nouméa, petit passage au lavomatic et hop la voiture retrouve sa couleur d’origine.

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